L'infertilité masculine se définit par rapport aux valeurs du spermogramme normal. Cette infertilité peut avoir pour cause des anomalies du sperme ou des spermatozoïdes qui portent sur leur aspect, leur nombre, leur vitalité ou leur mobilité.
Le spermatozoïdeCette cellule est fabriquée en permanence par les cellules germinales du testicule. Elle a une caractéristique particulière qui est sa capacité à se mouvoir.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Le spermatozoïde est formé de trois parties principales: la tête qui contient le Noyau cellulaire où sont entreposés les chromosomes, la pièce intermédiaire et le flagelle. En réalité le flagelle n'est pas ondulé comme dessiné ici mais plus rigide; il se contracte de droite et de gauche entraînant des mouvements de déplacement latéral alternatif du spermatozoïde avec inclinaison de sa tête qui lui permettent un déplacement en ligne droite. Il atteint une vitesse de 10 à 50 micron par seconde ce qui fait dans les 1cm à 1,5 cm à l'heure (c'est rapide pour une cellule si petite). Pour ces nombreux mouvements, le spermatozoïde utilise comme carburant les sucres contenus dans le sperme dont le fructose qui est à une concentration variant de 25 à 10 µmol/éjaculat.
Le sperme forme la plus grande partie de l'éjaculatSa quantité normale est de l'ordre de 2 à 5 ml, sa couleur normale est soit jaune soit opalescente, il a une odeur âcre (toute odeur forte ou nauséabonde est anormale). A température du corps humain, il se liquéfie en une heure, son pH ou acidité est de l'ordre de 7,2 à 8.
Associé au spermatozoïdes on y trouve des globules blancs (leucocytes) et quelques cellules épithéliales: il ne doit y avoir ni bactéries ni sang.
Sa concentration en spermatozoïdes est variable de l'ordre de 40 à 200 millions par mm3.
Le spermogramme, valeurs normales* Les formes mobiles représentent au départ 80 % des cellules observées, à 30 mn au moins 50 % encore se déplacent, à 60 mn le chiffre reste le même et trois heures plus tard 30 % au moins se déplacent.
* Il peut exister des formes anormales (deux têtes, deux ou plusieurs flagelles, pas de tête ou absence de flagelle, etc.) ces formes sont normalement rencontrées mais ne doivent pas représenter plus de 30 % des spermatozoïdes observés.
* Les formes vivantes représentent 75 % au moins des spermatozoïdes (on les distingue des formes mobiles : seuls sont mobiles les spermatozoïdes qui bougent et se déplacent).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Données actuellement admises pour juger de la qualité du sperme[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Il faut apprécier :* Les caractères physiques du sperme : quantité de l'éjaculat ( Hypospermie: volume inférieur à 2 ml, Hyperspermie: volume supérieur à 6 ml), aspect et odeur, viscosité et liquéfaction (hyper-viscosité);
* La concentration en spermatozoïdes, qui doit être supérieure à 20 000 par mm3; au-dessous de cette concentration, on parle d'oligospermie. Azoospermie : Pas de spermatozoïdes dans le sperme.
* La mobilité : il semble que la mobilité soit le facteur le plus déterminant du pouvoir fécondant du sperme. On commence à parler d'asthénospermie au-dessous de 50 % après 1 heure ou moins de 30 % après 3 heures.
* Le pourcentage des formes mortes : on parle de nécrospermie lorsque ce taux dépasse 30 %;
* Le pourcentage des formes anormales sur un frottis, en s'attachant à caractériser avec précision les anomalies rencontrées ; au moins 50 % des spermatozoïdes doivent être normalement conformés; dans le cas contraire, on parle de tératospermie.
Bien sûr, ces anomalies peuvent coexister et on peut donc rencontrer une oligoasthénotératospermie par exemple.
Certaines investigations ont un intérêt discuté:mesure du pH, mesure de la vitalité des spermatozoïdes dans le temps, dosage des différents constituants du liquide séminal.
Par contre, d'autres renseignements sont importants :* Existence d'une pyospermie (présence de pus dans le sperme), sous forme de leucocytes altérés. La pratique d'une spermoculture est alors indispensable pour mettre en évidence un germe et étudier sa sensibilité aux antibiotiques.
* Différenciation entre spermatozoïdes immobiles et spermatozoïdes morts,
* Dépistage d'une anomalie immunologique par dosage des auto-anticorps anti-spermatozoïdes, dans le liquide séminal, et au niveau des spermatozoïdes eux-mêmes.
On ne peut pas conclure à une baisse de la fertilité masculine sur un seul spermogramme, car il existe des fluctuations spontanées de la spermatogenèse, qui est par ailleurs hypersensible à de nombreuses atteintes passagères (infections, baisse de l'état général, problèmes psychologiques, etc.) qui peuvent passer inaperçues; c'est pourquoi il est nécessaire, avant de conclure, de pratiquer deux à trois spermogrammes en moyenne, à un bon mois d'intervalle, et réalisés par le même technicien.
Le diagnostic d'anomalie du spermogramme ne peut être porté que lorsque l'anomalie observée lors de l'analyse a été confirmée par au moins trois spermogrammes successifs, espacés de quelques semaines et faits dans de bonnes conditions.