Une donneuse d'ovules est une femme qui fournit en général plusieurs ovules (ovocytes), la plupart du temps pour une autre personne ou couple qui désire avoir un enfant dans le cadre d'une procréation médicale assistée (PMA, en particulier un transfert d'embryon), mais aussi pour la recherche sur les cellules souches. La donation d'ovules implique le procédé de fécondation in vitro étant donné que les ovules sont fertilisés au laboratoire. Le rôle de la donneuse d'ovules est terminé après que les ovules ont été obtenus.
Aux États-Unis, les donneuses d'ovules peuvent être rétribuées lorsqu'il s'agit de PMA, avec un plafond maximal de 10 000 dollars1. L'État de New York a innové en juin 2009, en autorisant la rétribution des donneuses d'ovules dans le cadre de la recherche sur les cellules souches.
Le premier transfert d'un ovule fécondé d'un être humain à un autre et ayant abouti à une grossesse a été signalé en juillet 1983 et, par la suite, on a annoncé la première naissance humaine résultant d'un don d'ovule le 3 février 19842. Cette intervention a été réalisée au Harbour UCLA Medical Center, sous la direction du Dr John Buster et de la Los Angeles School of Medicine de l'Université de Californie3.
Dans cette procédure, un ovule fécondé qui commençait seulement à se développer a été transféré, de la femme chez laquelle il avait été produit par insémination artificielle, à une autre femme qui, 38 semaines plus tard, a donné naissance à l'enfant. Le sperme utilisé pour l'insémination artificielle venait du mari de la femme qui a mis au monde le bébé4,5.
Cette percée scientifique a établi des normes et a changé les perspectives pour ceux qui étaient incapables d'avoir des enfants pour des raisons d'infertilité ou un risque élevé de transmettre des maladies génétiques. Le don d'ovocytes et le transfert d'embryons ont donné aux femmes un moyen de devenir enceintes et donner naissance à un enfant qui sera leur enfant biologique sans être leur enfant génétique (en supposant que c'est la femme bénéficiaire qui porte le bébé.) Dans de nombreux cas, on utilise une mère porteuse, dans l'utérus de laquelle les embryons sont implantés après accord avec les bénéficiaires. Le don d'ovocytes et d'embryons tel qu'il est pratiqué aujourd'hui représente aujourd'hui environ 5% des naissances en fécondation in vitro enregistrées.
Un autre bénéficiaire de cette technologie est la communauté des parents homosexuels. La maternité de substitution a permis aux « gais » d'avoir des enfants biologiques.
Auparavant, des milliers de femmes stériles, les hommes célibataires et les couples homosexuels n'avaient que l'adoption qui leur permît la parentalité. Cela a rendu possible une discussion ouverte et franche sur le don d'ovocytes et d'embryons, regardé comme une pratique normale [3] [4], semblable à d'autres dons, comme celui du sang ou d'organes importants. Au moment de cette annonce l'événement a été diffusé par les principaux médias et a alimenté le débat sur la santé et la discussion sur cette pratique. Celle-ci a eu un grand impact sur l'évolution de la médecine de reproduction en créant une point de départ vers d'autres percées concernant santé de la femme.
Ce travail a mis en place les bases techniques et le cadre éthico- juridique entourant l'utilisation clinique de l'ovocyte humain et le don d'embryon, pratique clinique devenue courante et qui a encore évolué au cours des 25 dernières années4,6. Grâce à cette expérience révolutionnaire, depuis l'annonce de la première naissance en 1984, c'est bien plus de 47.000 naissances vivantes résultant du transfert d'embryons dont l'ovocyte provient d'une donneuse qui ont été et continuent à être enregistrées par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC)7,8 aux États-Unis au bénéfice des femmes infertiles qui, autrement, n'auraient pas pu avoir eu d'enfants par toute autre méthode existante.
Le processus s'est répandu aujourd'hui également dans d'autres pays, mais de nombreux couples viennent aux États-Unis en raison des lois qui, dans de nombreux autres pays, limitent sévèrement voire interdisent la rémunération d'une donneuse d'ovules. Du fait que cette technique est très envahissante (beaucoup plus que sa contrepartie, le don de sperme), l'absence d'indemnisation aboutit à un manque extrême de jeunes femmes prêtes à accepter cette intervention.